Champs Bio du Gers permet aux agriculteurs de maîtriser leurs productions

Dans l’Ouest du Gers, le collectif Champs Bio du Gers réunit les agriculteurs qui entendent maîtriser leurs productions et garantir aux consommateurs une qualité irréprochable ainsi qu’une traçabilité totale de leurs productions.

champs bio du gers De gauche à droite : Bertrand Bortoloni,  Oscar Coupey, Audrey Ramis et Bruno Fraysse à l’origine de la création du collectif Champs Bio du Gers
De gauche à droite : Bertrand Bortoloni, Oscar Coupey, Audrey Ramis et Bruno Fraysse à l’origine de la création du collectif Champs Bio du Gers

 

Collectif Champs Bio du Gers

« N’ayant plus la maîtrise de mes productions, j’avais le sentiment d’être devenu un mécréant de l’agriculture et de l’alimentation. Le bio m’a redonné l’envie de travailler en ne contraignant plus la nature et les sols mais en m’adaptant à leurs cycles ». Comme Bertrand Bortoloni, ils sont une quinzaine d’agriculteurs de l’Ouest du Gers aspirant à un nouveau modèle agricole à s’être regroupés au sein du collectif Champs Bio du Gers qui a vu le jour récemment.

Certains, comme Bertrand Bortoloni, le président de ce collectif, se sont convertis au bio il y a quelques années. D’autres, à l’instar de Bruno Fraysse, qui a plaqué son métier d’ingénieur chez Airbus à Toulouse pour reprendre l’exploitation de ses beaux-parents, n’ont connu que le bio comme méthode de culture.

Tous partagent la volonté de maîtriser leurs productions de céréales, légumes secs et oléo protéagineux. C’est cette ambition commune qui a conduit Bertrand Bortoloni, Audrey Ramis, Bruno Fraysse, Oscar Coupey, Guy Andrieu et une quinzaine d’agriculteurs à fonder la SAS Champs Bio du Gers.

 

OBJECTIF : 5 000 HECTARES DE PRODUCTION BIO D’ICI CINQ ANS

Pour maitriser leur production, les agriculteurs de Champs Bio du Gers devaient pouvoir s’adosser à un outil de stockage et de transformation, condition sine qua non de la viabilité économique de leur démarche.

Cet outil, exclusivement dédié aux productions de l’agriculture biologique, ils en disposent grâce à TG d’OC, la société créée par Oscar Coupey et deux acteurs de référence du bio : Cyril Baland et Jérémie Ginard.

Le premier, un entrepreneur gersois très investi dans le bio, projette de créer une franchise nationale de son « snacking bio ».

Jérémie Ginard, quant à lui, anime Relais Vert, une plateforme logistique bio qui dessert les magasins bio dans toute la France à partir de sa base de Carpentras dans le Vaucluse. Tous deux garantissent des débouchés aux productions de Champs Bio du Gers vendues à TG d’OC.

Quant à Oscar Coupey, également membre de Champs Bio du Gers, il est producteur céréalier en bio et en pruneaux qu’il commercialise sous la marque les Vergers de Beausoleil.

« Cela faisait quinze ans que j’avais en tête de créer un outil qui permettrait aux agriculteurs de maîtriser leurs productions jusqu’à la distribution en s’appuyant sur la demande de l’aval », explique Oscar Coupey.

Le silo de stockage ultramoderne de La Romieu, près de Condom, dispose d’une capacité de stockage de 1 800 tonnes, de quatre trieurs en cascade dont un trieur optique qui garantit une pureté totale des productions.

Le site peut ainsi assurer toutes les étapes de transformation : stockage, décorticage, élaboration de la farine, conditionnement en vrac ou ensachage jusqu’à 250 grammes pour le consommateur final.

Champs Bio du Gers peut, en complément, bénéficier du stockage des productions sur les exploitations par les agriculteurs membres du collectif. Le coût de la réalisation du silo de la Romieu s’est élevé à près de trois millions d’euros.

Sa création a bénéficié des aides du Fonds Avenir Bio, de la région Occitanie, très impliquée dans le développement du bio, et de la communauté de communes de la Lomagne Gersoise.

 

GARANTIR LA TRAÇABILITE AU CONSOMMATEUR FINAL

Pour sa production de céréales, légumes secs et oléo protéagineux, Champs Bio du Gers peut compter, à ce jour, sur une superficie de production de 2 250 hectares, et de 3 000 en y ajoutant les surfaces bio des membres du Groupement d’intérêt Economique et Environnemental (GIEE) qui vient d’être constitué.

D’ici cinq ans, la surface cultivée pour Champs Bio du Gers pourrait atteindre 5 000 hectares.

« Mais, souligne Audrey Ramis, nous ne voulons pas nous engager dans une course à la taille qui pourrait altérer la dynamique collective qui nous anime. Champs bio du Gers entend préserver les valeurs de partage autour de l’agroécologie. C’est en apprenant les uns des autres que nous ferons progresser le collectif. Et pour ce faire, le groupe doit rester à taille humaine ».

« Le but de Champs Bio du Gers n’est pas de faire beaucoup de tonnage mais de garantir, avant tout, une production bio de qualité irréprochable et une traçabilité du produit pour le distributeur et le consommateur final », renchérissent Bertrand Bortoloni et Bruno Fraysse, le chef de silo de la SAS TG d’Oc.

Outre une aspiration à promouvoir une agriculture respectueuse de l’homme et de l’environnement, Champs Bio du Gers et TG d’Oc partagent également la volonté d’initier une démarche innovante en matière de traçabilité.

Elle étudie la mise en place d’un dispositif « blockchain », technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Celle-ci permettrait à un consommateur, en flashant le QR code apposé sur l’emballage du produit, d’identifier l’exploitation dont celui-ci provient, les conditions de culture et de découvrir le producteur via une vidéo. « Cela participera à renforcer l’indispensable confiance qui doit unir le consommateur et l’agriculteur », conclut Bertrand Bortoloni.

 

Les productions champs bio du Gers

Le silo de TG d’Oc à la Romieu, à 11 kilomètres de Condom, stocke, transforme et conditionne les productions suivantes : Blés tendres de meunerie, variétés modernes et anciennes ; blé dur, seigle, grand épeautre, petit épeautre, lentilles (verte, corail, beluga), lin doré, lin brun, sarrazin (décortiqué et non décortiqué), avoine nue, soja, tournesol, pois jaunes, pois chiches, pois cassés, pois carrés, sorgho.

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