Le nouveau clip du quatuor rock breton Thomas Howard Memoria « Le Moment » vient tout juste de sortir. Après son EP At the End of the Yard, le quatuor est de retour avec une nouvelle pépite et un album prévu pour septembre 2019.
Thomas Howard Memorial
Certains groupes aiment les défis plus que d’autres.
Thomas Howard Memorial en fait partie !
Le quatuor rock français revient au printemps avec At the End of the Yard, un EP produit dans la foulée de son deuxième album, attendu lui en septembre prochain, et dont l’enregistrement a aussi été un défi en soi.
Ce n’est donc pas un, mais deux disques aux univers musicaux différents, composés chacun de titres inédits, que le public pourra découvrir cette année.
«On aime bien brouiller les pistes !» confirme son fondateur Yann Ollivier, non sans rappeler que le groupe avait déjà décalé la sortie de son premier album pour la faire coïncider avec la parution d’un DVD live, il y a trois ans.
Depuis le début de son existence, Thomas Howard Memorial qui doit son nom au véritable patronyme du hors-la-loi Jesse James, n’en fait qu’à sa tête.
Ce qui n’était au départ qu’un simple duo folk monté par deux membres de The Craftmen Club, est devenu un formidable collectif de musiciens à géométrie variable. «Je crois que ce groupe est un concept en lui-même !» S’amuse Yann. Signés sur le label Upton Park (Matmatah, The Craftmen Club, Stuck in the Sound…), ils sortent deux EPs, à commencer par l’éponyme Thomas Howard Memorial (2011), puis How to Kill Kids (2013), qui posent les bases d’un univers sombre aux sonorités rock-pop aussi planantes que tempétueuses, dans la tradition de Pink Floyd croisées avec des influences venues de Pixies ou Archive.
Les paroles des chansons, toutes chantées en anglais, y évoquent des romans noirs, s’inspirant autant de faits-divers sordides que d’histoires vécues ou entendues, à la manière des Murders Ballads de Johnny Cash ou Nick Cave And The Bad Seeds. «Lorsque nous les jouons en concert, le public n’en ressort pas indemne parce que jouer avec les émotions remue aussi bien les corps que les âmes.»
Transformé en quintet le temps de son premier album, Thomas Howard Memorial enregistre In Lake en 2014, y déployant en grand large une pop atmosphérique et ténébreuse, aux frontières d’un rock progressif post-apocalyptique, entre orchestrations riches et pénétrantes. «Le but était de faire un melting-pot de toute notre musique depuis quatre ans avec des morceaux complexes tels que «Eradicated Song» ou «Boston», mais aussi plus légers techniquement comme «Alive», qui est proche de notre premier EP. Le titre
«Rupture» que j’aime beaucoup était d’ailleurs aussi sur le deuxième.» Au lieu de le sortir l’année suivante comme prévu, une fois le mixage réalisé par Sylvain Carpentier (Saez, Scénario Rock…), le groupe décide d’en produire une seconde version durant l’été dans les conditions du live. Profitant de l’assec exceptionnel d’un barrage en Bretagne, il le rejoue en intégralité au fond du lac de Guerlédan, avec pour seul public les caméras du réalisateur Nicolas Charles. «C’était un vrai défi, mais aussi une expérience complètement folle, car nous avons joué de nuit jusqu’au lever du soleil, après y avoir descendu tout notre matériel, compris un piano.» Sorti en avril 2016, en même temps que l’album, le film « Live at Guerledan » fait sensation, se révélant comme un fantastique hommage au live enregistré à Pompéi, en Italie, par Pink Floyd quarante-deux ans plus tôt.
Nommé en 2017 aux Oui FM Rock Awards
Nommé en 2017 aux Oui FM Rock Awards, Thomas Howard Memorial voit le prix lui échapper de peu, mais décide sans perdre de temps d’enregistrer son deuxième album en septembre. «C’était encore un défi parce que nous n’avions aucun morceau.» Explique Yann. «Nous avons réservé le studio pour un mois car nous étions convaincus que nous saurions y créer ensemble de nouvelles chansons, à partir de bœufs et d’impros, avec pour seuls mots d’ordre de ne rien nous interdire !».
Epaulé par Christophe Chavanon (Rover, Thomas Fersen, Lou Doillon…), le quatuor aligne ainsi près d’une quinzaine de titres au studio Kerwax, à côté de Morlaix, à découvrir en septembre prochain dans l’album Bonaventura.
La sortie de At the End of the Yard signe le retour des quatre Bretons
La sortie de At the End of the Yard signe le retour des quatre Bretons, avec pour la première fois un titre en français, une douce ballade ultra-séduisante intitulée «Le moment».
Composé de chansons écrites ces huit dernières années, mais jamais enregistrées, ce EP constitue une transition parfaite avec son nouvel album à venir, en plus d’être le dernier disque réalisé avec le batteur Camille Courtes. Dans une veine pop électro-acoustique, «Ride for Yourself» y rappelle le duo de Kylie Minogue avec Nick Cave («Where the Wild Roses Grow»). Le titre «A River of Sand», tronçonné par les saturations à la fois tranchantes et aériennes du guitariste Elouan Jégat, en formule la langoureuse synthèse entre pop, rock et new wave, rythmée à la basse par Vincent Roudaut, également aux claviers.
Au chant et aussi à la guitare, Yann Ollivier dont la voix s’avère moins lyrique qu’à son habitude n’y délaisse pas pour autant ses thèmes de prédilection, toujours très sombres. «Il n’est question que de dépression dans ces chansons, mais je n’ai pas fait exprès !» assure-t-il, confiant que le morceau-titre, baigné de cordes classiques, fait directement référence à son enfance. «J’étais un peu ce garçon, seul au fond de la cour à l’école, avant de prendre confiance en moi grâce à la musique.»
Le groupe breton y confirmant sa volonté de tracer sa route hors des chemins balisés par l’industrie musicale, de rester tout simplement unique.
Thomas Howard Memorial – Le Moment (Official video)
Bon, il ne nous réveillera pas en sursaut !
un peu de douceur