ENAC La sûreté au cœur des débats

Le 10 octobre dernier, l’ENAC accueillait à Toulouse une journée d’étude consacrée à la sûreté du transport aérien. Près de 400 personnes sont venues s’informer et comprendre l’évolution de la malveillance portée à l’encontre des aéronefs mais plus généralement de l’ensemble des infrastructures aéronautiques.

La sûreté au cœur des débat à l’ENAC Crédits photo et vidéo : ENAC

La sûreté au cœur des débat à l’ENAC Crédits photo et vidéo : ENAC

La sûreté au cœur des débat à l’ENAC

Retour sur la journée du 10 octobre 2016

Nouveaux risques dans le transport aérien : quels enjeux, quelles réponses ?

Le thème autour duquel les interventions de cette journée se sont articulées était : « Nouveaux risques dans le transport aérien : quels enjeux, quelles réponses ?  ».

Dans son discours d’ouverture Eric Plaisant, conseiller spécial du Directeur Général de l’Aviation Civile en charge de la protection de l'aviation civile, rappelait l’importance du sujet et notait que pour la première fois, le conseil de sécurité des Nations unies avait adopté le 23 septembre 2016 une résolution affirmant que l’aviation demeure une cible de choix pour les terroristes, et que toute attaque portée à l’encontre de ce mode de transport était une atteinte contre la paix et la sécurité internationale.

Par ailleurs, il a dressé un panorama des menaces actuelles autour desquelles toutes les attentions se focalisent.

Témoignages saisissants

Ces menaces, nouvelles ou malheureusement connues, ont été au centre des différentes interventions de cette journée.

Ainsi, la problématique des attaques menées dans la zone librement accessible au public des aéroports a largement été abordée.

Les témoignages saisissants de Wilfried Covent, responsable de la sûreté à l’aéroport de Bruxelles, et Mansur Gunes, responsable de la sûreté à l’aéroport d’Istanbul, ont permis de poser des mots et des images sur les attentats commis en mars et juin dernier dans la partie publique de ces aéroports.

Wilfried Covent rappelait que la menace a dépassé la réponse politique, puisque le traditionnel attentat dans l’avion auquel nous sommes tous préparés a été supplanté par l’explosion à l’entrée du terminal jusqu’alors moins contrôlée.

Mansur Gunes soulignait le fait qu’à la suite d’attentats commis dans les années 80, des contrôles à l’entrée des terminaux des aéroports turcs avaient été mis en place. Néanmoins cette mesure n’avait pas permis d’empêcher l’acte commis devant le terminal en juin dernier. La question de la mise en œuvre des mesures préventives était également soulevée, ainsi que celle de savoir jusqu’où peut aller l’implication des exploitants d’aéroports et où doit s’arrêter l’action de l’Etat, seul réel détenteur du pouvoir légitime de contrainte.

La question de la coproduction de sûreté restait en suspens et suscitait de nombreuses réactions.

Jacques Le Stanc, Directeur Adjoint de la Sûreté du Groupe ADP, insistait sur les ambitions des aéroports de Paris en matière de prévention des actes malveillants dans la partie publique des terminaux et expliquait que différentes solutions sont à l’étude et seraient peu à peu expérimentées.

Autres modes de transports

Avancée des travaux législatifs

Même si l’aviation est le cœur de métier de l’ENAC, une place avait été laissée, dans cette journée, aux autres modes de transports. L’interconnexion grandissante entre les différents moyens de déplacement, mais également l’extension de la menace connue dans l’aérien à d’autres secteurs, ont permis de faire un point sur l’avancée des travaux législatifs en la matière.

Ainsi, le Député Gilles Savary est venu expliquer la portée de la loi relative à la prévention et à la lutte contre les incivilités contre les atteintes à la sécurité publique et contre les actes terroristes dans les transports collectifs de voyageurs, dont il fut l’un des principaux instigateurs.

Sûreté à la SNCF

Le Préfet Christian Lambert, responsable de la sûreté à la SNCF a, quant à lui, précisé les différents travaux menés par le groupe ferroviaire français en vue de prévenir la survenue d’action terroristes à l’encontre des installations ferrées.

La problématique en la matière concerne évidemment les gares et les trains, mais également l’ensemble des ouvrages disséminés sur le territoire français, parfois loin de toute activité humaine et donc difficiles à surveiller.

Cybermenaces

Airbus Group, mais également Rachel Daeschler, Directrice adjointe de la stratégie et de la gestion de la sécurité de l’EASA, ont très clairement explicité en quoi les cybermenaces étaient une des problématiques actuelles en matière de sûreté.

Le discours a permis de nuancer l’approche classique selon laquelle la seule source de menace est le terrorisme. Ainsi pour des raisons différentes (démonstration de la capacité à nuire, défi technologique…), la population susceptible de tenter la commission d’actes en lien avec l’environnement cyber dans l’aéronautique dépasse le seul terrorisme.

Elle s’étend également aux férus d’informatique et à la plus traditionnelle criminalité, appâtée par le lucre.

Néanmoins, le discours s’est voulu rassurant. Tant Airbus que l’EASA ont expliqué que, si des tentatives avaient bel et bien eu lieu, à ce jour le risque de voir un incident se produire demeure faible.

Texte : Matthieu Gualino, ENAC (Centre AvSec OACI)

Crédits photo et vidéo : ENAC

Source Enac Communication

Brussels Airport Head of Security Wilfried Covent Crédits photo et vidéo : ENAC

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