La concordance des temps est la relation entre le temps de la proposition principale et le temps des subordonnées. Essayons de réviser cette correspondance.
Écrire en français, comme dans une autre langue, est un exercice qui s’apprend lors de notre parcours scolaire, que nous pratiquons peu ou prou pendant notre activité professionnelle, et qui peut d’arrêter lorsque l’on devient un inactif, pardon un retraité.
En effet, quel besoin a un retraité d’écrire ? Pourquoi aurait-il envie de se replonger dans des exercices de français qu’il avait fait pendant la communale ? Tout simplement pour garder le plaisir d’écrire, et une certaine maîtrise de la langue française.
Pourtant, il est souvent recommandé de faire des phrases courtes avec un vocabulaire simple pour que le texte puisse être facilement compris par le lecteur. Est-ce le lecteur qui infantilise le rédacteur, ou le rédacteur qui infantilise le lecteur ?
Sans doute les deux, mais pour moi la balance penche du côté du rédacteur, et de l’utilisation massive des réseaux sociaux. La concordance des temps n’y a sans doute pas sa place, mais j’écris d’abord pour moi, et aussi pour vous qui me lisez.
La concordance des temps est tout en subtilité, ce qui la rend difficilement codifiable. Retenez que la concordance n’est pas automatique, et qu’en fait de multiples combinaisons sont possibles.
Cependant, il est possible de dégager trois grands principes qui devraient vous faciliter l’utilisation de concordance des temps.
Voici les trois principes :
Prenons quelques exemples pour clarifier ces principes.
Simultanéité
Je pense que vous savez que nous sommes lundi.
Antériorité
Je suis sûr que vous aviez appris la concordance des temps.
Postériorité
Je pensais que j’écrirais un jour cet article.
Bien sûr, je pourrais multiplier les exemples avec d’autres temps, mais il me semble plus utile de nous intéresser aux modes des verbes. Un rappel est toujours utile : la seule chose que je sais est que je ne sais rien.
En français, il existe sept modes de conjugaison:
Pour du certain, du réel, ou du fait constaté, il faut employer l’indicatif.
Elle promet qu’elle tiendra toujours parole
Il affirme qu’il a dit la vérité.
Dans ces deux exemples, nous sommes dans le monde du certain.
Le rédacteur va ainsi vouloir exprimer des faits qui sont envisagés, et non des certitudes.
Je tiens à ce que mon article soit lu.
Il se peut que vous lisiez cet article en entier, mais je n’en suis pas certain.
Pour vous montrer combien la langue française est subtile, et appuyer sur la différence entre ces deux modes, regardez les deux phrases suivantes :
Dans la première, « vous apporte » exprime un fait, une réalité.
Dans la seconde, « vous appreniez » marque que ce n’est pas une certitude, nous sommes dans le domaine du souhaitable, du possible, du virtuel.
Par ailleurs, une phrase négative nie la réalité, et si une phrase est interrogative, alors le rédacteur s’interroge sur la réalité.
Je ne nie pas que vous ayez raison.
Est-il possible, qu’un jour je ne sois plus blogueur ?
Nous pouvons pousser la subtilité un peu plus loin :
Nul ne contestera que j’ai écrit un bon article.
La principale est négative, et pourtant, j’utilise l’indicatif dans la subordonnée. La raison est simple, je veux insister sur la réalité du fait que j’ai écrit un bon article. J’aurais pu formuler la phrase autrement :
J’ai écrit un bon article, nul ne le contestera.
Pour exprimer le domaine de l’éventuel, de l’hypothèse nous devons utiliser le mode conditionnel.
Je pensais que vous me liriez jusqu’au bout.
J’ignorais qui allait lire ce bon article.
Ce qui est assez formidable, mais aussi une difficulté, c’est qu’il parfois possible d’utiliser un mode ou l’autre en fonction de la nuance que nous voulons mettre en évidence. Pour cela le rédacteur va pouvoir changer le sens de certains verbes selon le mode utilisé.
J’admets que cet article est intéressant.
Dans cette phrase, « j’admets » signifie que je considère qu’il s’agit d’une vérité, et j’exprime une opinion.
J’admets que vous ne soyez pas d’accord avec moi.
Dans cette autre phrase, « j’admets » exprime une volonté, une tolérance. C’est pourquoi le subjonctif s’impose.
En conclusion de cet article, qui je l’espère vous sera utile, je voudrais exprimer qu’il est pour moi essentiel de maintenir son niveau de français, et même de l’améliorer. Aurais-je pensé, pendant mes études scientifiques, écrire cette phase ? Sans doute pas, mais les choix d’orientation de mon époque laissaient peu de place aux études littéraires.
Et vous, aimez-vous réviser votre français, et l’améliorer ?