Service 107 premier roman de JS Miller

Dans cet entretien réalisé par Virginie Vanos, JS Miller nous révèle son parcours et du Service 107, le SOS amitié belge

JS Miller

 

Entretien avec JS Miller,  auteur de « Service 107 »

Virginie Vanos : Bonjour JS, merci de m’accorder cet entretien. "Service 107" est votre premier roman. Quel a été votre parcours jusqu’au jour où vous avez décidé de vous lancer dans l’écriture ?

JS Miller : J’ai toujours baigné dans la littérature, depuis ma plus tendre enfance. Ma mère lisait beaucoup et elle m’a initié entre autres à Simenon et Agatha Christie, dont elle était fan. Belgitude oblige, je suppose…

Je suis fils unique, donc j’ai passé beaucoup de temps à créer mes propres mondes, mes propres histoires. Je dirais que l’écriture était en moi depuis toujours et en près de quarante ans, j’en ai noirci des pages de cahier.

Disons que « Service 107 » est le premier projet suffisamment abouti pour que j’ai eu l’envie de le partager et de le faire connaître. Écrire, ce n’est malheureusement pas uniquement une question d’inspiration ou d’imagination. Il y a aussi une énorme part de travail, de routine, de méthode, ce qui me manquait sans doute auparavant. La maturité, dirons-nous… 

 

VV : Parlez-nous du service 107, inconnu, je pense, pour nos lecteurs français…

JSM : Le 107 est effectivement le numéro d’appel en Belgique, qui permet d’écouter anonymement des gens en détresse : dépression, burn-out, alcoolisme, violence conjugale…Certains lecteurs français ont fait référence à « SOS détresse-amitié », l’équipe du Splendide en moins bien sûr !

 

VV : Pourquoi avoir choisi justement ce numéro d’accueil comme cadre de votre thriller ? L’aide aux victimes est-elle un sujet qui vous tient particulièrement à cœur ?

JSM : Bien sûr ! Ce type de service offre une bouffée d’oxygène aux victimes de violence familiale. On pense que c’est facile, qu’il n’y a qu’à dénoncer les faits. Mais ce n’est pas si simple. Ces services permettent au moins de parler de son mal-être, de ne plus se sentir aussi seul dans sa détresse.

Ce qui me semblait vraiment intéressant comme point de départ pour mon roman, c’était l’anonymat qui entoure les appels, ce qui rassure les appelants. Mais cet anonymat a un côté négatif puisqu’il empêche justement de savoir qui appelle. Et quand Chloé, mon héroïne, veut retrouver cette femme en détresse qui appelle, elle est vite bloquée et elle est tributaire des appels.

 

VV : Pensez-vous que votre héroïne, Chloé, aurait pu être un homme ? Et pourquoi avoir opté pour un personnage principal de sexe féminin ?

JSM : Sans doute ma part de féminité …J’ai toujours eu plus d’affinités avec les personnages féminins. C’est peut-être le point de vue d’un homme, mais je trouve les femmes plus complexes, avec des personnalités moins binaires, un mélange de forces et de faiblesses, ce qui donne plus de conflits intérieurs potentiels à exploiter dans un récit.

Cela transparaît moins dans des personnages masculins, qu’on attend plus tranchés, plus « simplistes ». Dans l’intrigue de Service 107, il n’aurait de toutes les façons pas pu s’agir d’un homme.

bassin allee

 

VV : Outre l’aspect thriller de votre roman, quels sont les sujets que vous abordez en arrière-plan ?

JSM : Je suis juriste de formation. J’ai été avocat quelques temps. Ce qui m’a permis de découvrir l’univers carcéral, le monde judiciaire. Je dirais donc que le thème central est celui de la Justice, de la prison, du triangle victime-justice-coupable. Au-delà de cet aspect, je suis également très intéressé par la psychiatrie et la psychologie.

 

VV : J’ai lu sur le net que vous étiez tombé très jeune dans les univers d’Agatha Christie et de Georges Simenon. En excluant précisément ces deux auteurs-là, si vous pouviez organiser une soirée littéraire chez vous, qui seraient vos invités parmi les écrivains, qu’ils soient classiques ou contemporains ?

JSM : J’ai effectivement beaucoup lu, depuis mon plus jeune âge, et dans tous les styles. Maintenant, avec le temps, les exigences professionnelles, la vie de famille et l’écriture, je lis de moins en moins. Je me rends compte que j’apprends aussi de plus en plus en observant les gens, en discutant avec des professionnels. J’ai besoin de mon propre vécu.

Pour répondre à la question, pour parler écriture et forme, je passerais certainement une excellente soirée avec Dan Brown pour sa façon de construire un récit, avec PD James pour son art de faire monter patiemment une intrigue et, désolé pour ce lieu commun, bien sûr Romain Gary pour son génie !

Pour parler du fond, de la matière première de l’écrivain qu’est l’Homme, j’aime beaucoup discuter avec les gens « ordinaires », sans être péjoratif, bien au contraire, toutes ces personnes que tout le monde croise sans les voir mais qui connaissent si bien les petits secrets obscurs de l’être humain. Je pense aux femmes de chambre des hôtels et femmes de ménage, aux caissières des grandes surfaces, aux chauffeurs de taxi, aux guichetiers des banques…Vous me mettez une soirée avec eux et j’ai de la matière pour écrire pendant dix ans !

Service 107 premier roman de JS Miller

 

VV : Quels sont prochains projets ?

JSM : L’écriture bien sûr. Peut-être dans un autre registre, plus classique, plus authentique, dans lequel je peux me dévoiler un peu plus. Je travaille aussi à des courtes vidéos pour faire découvrir mon univers littéraire pendant cet été.

C’est clair que j’aime écrire, et que la littérature a besoin de l’écriture, sans lapalissade, mais je suis convaincu que les mots doivent aussi trouver d’autres vecteurs pour se répandre et se faire connaître auprès d’un public qui lit moins. Je suis fasciné par les prouesses d’un Luchini par exemple quand il donne vie à Céline, à La Fontaine ou à Nietzsche. Ça donne des idées…

 

VV : Pour conclure, si j’étais une magicienne bienveillante, quels vœux pourrais-je exaucer pour vous ?

JSM : Au niveau littéraire, de mettre moins de temps à écrire mon prochain roman que le premier 

Au niveau personnel, que les choses continuent globalement de la façon dont elles se déroulent !

Au niveau des rêves fous, je demanderais d’abord à la magicienne de décommander ses rendez-vous du reste de la journée, parce que la liste de mes délires est assez longue 

VV : En vous remerciant…

Virginie Vanos © Marc Naesen
Virginie Vanos © Marc Naesen

une rencontre signée Virginie Vanos

(Re) découvrez l’interview de Virginie Vanos qui nous parle de son dernier roman Anna Plurielle

 

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6 commentaires

  1. Allez, un de plus pour ma liste ! Merci.

     » Bon jeudi, toujours avec une bonne chaleur normale …
    Ouf, on respire et dort mieux !
    Gros bisoux ♥ « 

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