Exposition ‘Metro, boulot… Auto-portrait de paysages’ – Laurent Loubet – Aspet

L’Office de Tourisme Cagire Garonne Salat en partenariat avec la Communauté de communes Cagire Garonne Salat présentent l’exposition photographique « Metro, boulot… Auto-portrait de paysages » de Laurent Loubet du 2 au 21 février 2019 à la Salle d’exposition de l’Office de Tourisme Cagire Garonne Salat à Aspet.

exposition ©Laurent Loubet

 

Exposition « Metro, boulot… Auto-portrait de paysages »

Les photographies que propose Laurent Loubet sont prises depuis un véhicule en mouvement sur le territoire voisin de l’Ariège. L’artiste a un regard et une réflexion très intéressante sur les paysages et la vie rurale contemporaine, il pousse sa réflexion sur le « système » dans lequel nous vivons, sur la place de l’individu qui vit en zones rurales et bien plus … de quoi passer un bon moment et faire une belle découverte à travers les paysages ariégeois.

« On regarde passer le paysage et la vie derrière le cadre de notre pare-brise. La chose la plus stable c'est bien l’intérieur de notre bagnole. » Laurent Loubet.

 

Laurent Loubet nous parle de sa démarche photographique pour cette exposition

Photos prises depuis le véhicule en mouvement…. Images réalisées sur le territoire ariégeois. Regard sur la vie en milieu rural.

« Je fais partie de ces personnes qui quittent la ville pour se rapprocher de la nature. Se mettre au vert. Avoir une vie plus censée, sortir de ce système qui nous fait courir, avancer, produire…payer, acheter, consommer.

Mais il a la peau dure ce système, nos habitudes aussi. Ce n'est pas tout de vouloir, le pas n'est pas si simple à faire, la marche est beaucoup plus haute qu'elle n'y paraît. Alors bien sûr les excuses ne manquent pas. Le boulot, les enfants les factures le manque de temps. … le système… Tiens il a bon dos celui là. Si je ne m'abuse « le système » c'est moi, c'est toi, c'est nous… C'est à nous d’agir comme il nous semble bon et juste, pour nous et la communauté.

Le tableau est posé, le cadre est là.

Nous, les habitants de zones rurales, passons énormément de temps dans nos véhicules paradoxalement.

Nous sommes des prisonniers en mouvement, c'est un fait sociétal, enfermés dans nos vies, dans nos boulots, dans nos autos, dans nos crédits, dans envies, nos achats, nos vacances….

On regarde passer le paysage et la vie derrière le cadre de notre pare brise. La chose la plus stable c'est bien l’intérieur de notre bagnole.

Enfermé dehors dans l’espèce d'aquarium ou l'on se sent seul, tranquille; libre, on peut crier, chanter, rigoler, pleurer, se curer le nez. Il y a un coté foetus.

C'est moi qui évolue dans le paysage ou c'est le paysage qui bouge autour de moi? Au final je ne sais plus très bien.

photos ©Laurent Loubet
©Laurent Loubet

Ce paysage peut autant m'apaiser, me tranquilliser que me mettre dans un stress terrible suivant la destination, la personne qui se trouve au bout de la route, le boulot qui y m'attend, l'emmerde que je dois gérer. Mais j'ai la chance de savoir regarder, d’être dans la contemplation, d'avoir toujours l'oeil alerte et de percevoir ne serait ce qu'un instant, la beauté du paysage, la magie de la lumière à un endroit donné, l'envol d'un oiseau, la beauté du lieu que je traverse et qui en retour me traverse et m'envahit.

Je suis en pleine contemplation oui je le répète car ce n'est visiblement pas quelque chose de commun, je perçois mais comment donner à percevoir, ce que je vois, je ressens. C'est un exercice qui m'a été toujours très difficile et pour dire vrai, j'ai rapidement jeté l'éponge ; je n'ai pas, n'avais pas?, le talent des grands photographes paysagistes, la culture états-unienne pour les grands portraits paysagés ne m'ont jamais vraiment fait vibrer…les Ansels Adams et compagnie..

Le paysage, c’est mon Everest à moi, mon sommet inaccessible. Comment transmettre tout ce que l'on ressent lorsque nous sommes dans l’état de contemplation souvent après une longue marche qui nous a hissés vers cet état. Comment le montrer lorsque l'on redescend et que la magie reste la haut et notre quotidien redevient si présent, si pesant ? Je n'ai pas la réponse ; cette série photographique fait peut être le lien entre contemplation et exaltation, elle est à mi chemin entre le quotidien et la marche méditative. Bon il faut que je redescende, me raccroche à la réalité…mais laquelle, celle que nous impose ce système ou celle que je crois juste, qui me fait vibrer au fond de moi …? »

 

Laurent Loubet, un choix de vie assumé

« Je travaille depuis maintenant plusieurs années sur le territoire et notamment les zones rurale de montagne où je vis depuis une quinzaines d’années.

Ce choix de vie assumé me poussant hors de la cité par conviction ainsi que pour des raisons économiques, m'a permis de découvrir un monde dont on ne parlait pas. Un monde comme laissé pour compte abandonné et livré à lui-même qui remet l'humain au centre, et mettant à jour la fragilité de ce système outrageusement conçus pour les zones urbaines.

A travers plusieurs séries j'essaie de mettre en avant une société qui a oublié que la France ce n’est pas de l'ile de France et les grandes agglomérations « provinciales ».

laurent loubet
Laurent Loubet ©DR

Avant le mouvement des gilets jaunes on parlait peu de « province »…on ne s'en soucie pas.

Pas de transport, pas de moyen adaptés on reprend les schémas des grandes villes ses zones commerciales, copié collé et on oublie que des hommes et des femmes vivent ce territoire. Car il se

mérite ce paysage féerique, il demande pas mal d’efforts et de concessions. Il a ses règles, ses contraintes et ses inconvénients…

Le récent mouvement des gilets jaunes fait échos à mon travail.

Je suis en préparation d'une série sur les animaux d'élevage pour réfléchir aux conditions de production de viande en France et l'impact de ces modes sur l'environnement proche.

Une série de photos de bovin ou ovins et autre avec l'agriculteur sous un éclairage de studio…

Comme l'avait fait Yann Arthus-Bertrand au salon de l'agriculture à Paris dans les années 90.

Nous réfléchissons également avec plusieurs photographes dont Olivier Minh, sur une série cohérente sur le mouvement des gilets jaunes. »

 

Informations Pratiques

Salle d’exposition de l’Office de Tourisme Cagire Garonne Salat à Aspet.

Entrée gratuite – Tout public.

Horaires d’ouvertures

Lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 14h à 17h30

et les samedis 16 et 23 février 2019 de 9h à 13h sauf fermetures exceptionnelles.

Lieu d’exposition

Office de Tourisme Communautaire – Maison des Trois Vallées – Rue Armand Latour – 31160 ASPET

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Bernie
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Moi, c'est Bernie. Incubateur d'actualités pour vous informer autrement.

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8 commentaires

  1. Que ça doit être une très belle expo. Personnellement j’apprécie d’avoir un travail situé à 5 minutes de chez moi. Pas de Metro à Istres, mais depuis que nous sommes passés métropole, la ville s’est beaucoup étendue et on circule beaucoup moins bien.

  2. ces photos en noir et blanc me rappelle une époque où avec ma fille nous faisions nos propres tirages…mais tout change et de nos jours j’apprécie les APN qui nous permettent de faire un nombre de photos à profusion….passe une excellente journée

    • Parfois je regrette le temps de l’argentique et du noir et blanc, la profusion nous aide, mais elle nous fait parfois oublier de réfléchir avant de faire une photo.

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