Mais qui est donc Hatanna ? Un pseudo de jeux, d’auteur, un personnage, une maison d’éditions ? Au travers d’une rencontre, Virginie Vanos vous explique tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Hatanna, et plus encore…
Rencontre avec Hatanna
Virginie Vanos : Bonjour Hatanna, nous nous sommes rencontrées par le biais de votre activité en tant que chroniqueuse. Voilà que maintenant, vous créez Hatanna Editions. Comment êtes-vous arrivée à mettre en branle ce projet ambitieux ?
Hatanna : Je suis née dans le Vaucluse dans les années 90, et après un bac S et une première année de LEA, je suis partie dans les métiers du livre. J’ai ainsi fait divers stages en librairies et maisons d’édition, fait le salon du livre de Paris à 3 reprises et créé une bibliothèque associative.
Diplômée en septembre dernier, ce n’est qu’en janvier, sur une plage à Malte, que j’ai décidé de créer Hatanna Éditions. Nombre de mes amis me le demandait depuis longtemps et désiraient lire mes livres… alors me voilà lancée.
En parallèle, j’écris un article chaque lundi sur un site web mettant en avant les découvertes et voyages d’Hatanna dans le but de faire réellement vivre ce personnage.
Hatanna est un personnage créé il y a environ 6 ans. D’abord pseudo de jeux vidéo, il est ensuite devenu celui de mes écrits pour terminer en personnage de roman et nom de maison d’édition.
La Légende de la Sirène Tranchante est un premier roman qui pose les bases du mythe d’Hatanna, d’où sa sortie en tout premier titre pour la maison. Il faut cependant bien noter que la maison n’a pas vocation à me publier.
Un deuxième titre est paru en août et il y en aura encore 2 autres d’ici à décembre.
La maison s’articule autour de deux axes principaux : La Sirène Tranchante, une collection fantastique borderline, et Racines, une collection qui promeut des auteurs de la région PACA.
VV* : Que diriez-vous aux jeunes entrepreneurs désireux de se lancer dans une aventure telle que la vôtre ?
Hatanna : Je leur dirais de toujours croire en leur rêve car c’est ce qui importe.
Bien sûr, il faut avoir la tête sur les épaules, réfléchir à son projet et ne pas se lancer tête baissée dans une chose que l’on aime mais qui va droit dans le mur.
Il faut se poser les bonnes questions, rencontrer des personnes susceptibles de nous aider et prendre en compte chaque élément de l’entreprise à venir.
La créativité est importante, mais sans gestion, organisation et administration, on ne peut pas avancer.
Donc je leur dirai qu’une fois leur projet bien ficelé, il faut se lancer.
VV : Vos conseils seraient-ils les mêmes pour une personne de 40 ou 50 ans ?
Hatanna : Excellente question !
Je pense que les problématiques ne sont pas les mêmes selon l’âge à laquelle on se lance.
Ainsi, selon celles de chacun, il est possible de croire en ses rêves et de se jeter à l’eau, en cela, mes conseils seront exactement les mêmes.
Ce qui entre potentiellement en jeu pour une personne de 40 ou 50 ans, c’est la gestion d’une famille déjà établie, voire même d’un patrimoine, ce que nous n’avons pas forcément à 25 ans.
Je dois reconnaître que si je me suis lancée dans l’aventure, c’est d’une part car je n’ai aucune famille à charge, pas d’attache, idéal pour développer l’entreprise qui me prend, il faut bien l’avouer, tout mon temps, et d’autre part car j’ai le soutien de mes proches qui ont su me guider dans ce projet.
Je dirai donc qu’il n’y a pas d’âge pour réaliser son rêve, il y a simplement de nouveaux éléments à prendre en compte et à ne pas négliger afin d’être serein et de pouvoir développer son projet en toute quiétude.
VV : Pensez-vous que l’entreprenariat est désormais une chose plus aisée pour les femmes ?
Hatanna : Aujourd’hui il existe de nombreuses aides pour la création d’entreprise, et notamment certaines destinées uniquement aux femmes, c’est donc un atout non négligeable en effet.
Après tout dépend de la comparaison avec l’époque. Effectivement, il y a de cela une cinquantaine d’années, même peut-être moins, les femmes n’avaient sans doute pas autant de facilité et de liberté concernant leur possibilité de développement personnel.
Désormais, il y a beaucoup plus d’opportunités et les formes d’entreprises, telles que les micro-entreprises, peuvent permettre de développer une activité annexe tout en ayant une autre activité plus stable à côté.
De même, avec la possibilité désormais de faire du télétravail. C’est un avantage certain pour les femmes qui s’occupent de leurs enfants ou qui veulent passer plus de temps avec eux ou organiser au mieux leur emploi du temps.
VV : Avez-vous des héros, des modèles qui vous ont inspirée tout au long de votre parcours livresque ?
Hatanna : À vrai dire, je ne me suis jamais posé la question.
Je ne crois pas avoir déjà admiré quelqu’un au point de m’en inspirer. Tout simplement, je pense à ma mère, de par sa force de caractère et son envie de bien faire les choses. Elle est douce mais ne se laisse pas marcher dessus.
Elle a su évoluer avec son travail pour acquérir de nouvelles missions, toujours en s’adaptant. Je n’ai jamais pu relire un livre, même pour l’école. Je ne me suis donc jamais réellement attachée à un personnage et n’ai souhaité m’en inspirer.
Étrangement, je dirais que je me suis « construite seule », en ne songeant guère à ceux qui pouvaient guider mes pas.
Même à l’heure actuelle, avec un personnage mythique de sirène, je doute de pouvoir affirmer que l’inspiration viendrait d’Ariel ou de la petite sirène d’Andersen.
D’une part car, selon les dires de ma mère, mon Disney préféré était Les Aristochats, d’autre part car le mémoire réalisé en master sur les contes pour enfants est venu après la création du personnage.
VV : En quoi ressemblez-vous personnellement à votre alter ego, le personnage virtuel d’Hatanna ?
Hatanna : Pour ceux qui auront l’occasion de lire La Légende de la Sirène Tranchante, vous découvrirez que j’ai potentiellement deux alter egos.
D’un côté Hatanna, la sirène tranchante, de l’autre Ailec, la possédée aux origines mystérieuses. Connaissez-vous le film Sucker Punch ? J’ai souvent songé à votre question et me suis souvent associée à l’idée principale de ce film.
Dès que Babydoll ferme les yeux et se met à danser, elle plonge dans un univers parallèle où elle devient une guerrière sanguinaire. Eh bien disons que Célia est la vitrine sage des deux entités qui sommeillent en elle.
L’une transparaît quand elle ferme les yeux, Hatanna, l’autre est son alter ego d’une réalité parallèle qui ne ressort que sous certaines conditions et qui s’assimile aisément à un sacré démon, un peu comme dans le livre.
Ailec est celle qu’elle enferme quand Hatanna se réveille en rêve. Chaque entité détient la clé d’un bout de ma personnalité. Elles sortent à tour de rôle, selon les instants choisis. Ceux qui me connaissent pourront trouver un peu de moi dans chacun de ces personnages.
Mais à quel degré me ressemblent-elles ?
Je ne saurai le déterminer.
VV : En guise de conclusion, quels sont vos rêves pour l’avenir de votre maison d’édition, ainsi que pour vous-même aussi, à court comme à long-terme ?
Hatanna : L’objectif rêvé serait de développer Hatanna Éditions et de permettre à d’autres auteurs de réaliser leur rêve. Je préfère ne pas publier beaucoup de titre mais prendre le temps de les traiter, créer des bandes annonces, contacter la presse, etc.
Par ailleurs, j’ai récemment débuté une activité d’animatrice pour enfants au Club Med. C’est un travail qui me plaît et que je souhaiterais garder encore un moment, le temps que la maison soit totalement installée.
Cela me permet de nourrir des relations sociales, ce que je n’ai guère en passant de mon lit à mon bureau.
Et travailler avec les enfants fournit à mon imagination toutes sortes d’idées saugrenues. J’ai notamment créé l’histoire et la chanson de la Vittely Team, l’équipe que nous formions au Club Med de Vittel avec nos petits bouts de choux.
L’objectif est de continuer à faire ce que j’aime et à faire plaisir aux lecteurs. Le bonheur est ce qui permet de mieux vivre au quotidien, certains le trouvent dans leurs compagnons, d’autres dans leur travail, ou dans les livres.
Dans l’immédiat, pour ma part, l’objectif est de rendre heureux, que ce soit au Club ou à travers la maison d’édition.
Rendre les autres heureux me rend heureuse.
La boucle est bouclée.
* Virginie Vanos
Entretien – rencontre réalisé par Virginie Vanos
Nouvelle-Calédonie en fauteuil roulant – Guide
et bien, voilà une femme qui va au bout de ses projets !
Bonne journée Bernie
Elle les vit pleinement.
On ne peut que lui souhaiter bonne chance …
Bon jeudi, avec des matinées dans le brouillard.
Comme moi …
Merci pour elle