« C’est l’évidence même », nul besoin de preuves ou d’explications pour expliquer une réalité qui semble comprise de tous. Pourtant, manifester son incompréhension devant une évidence est un atout qui fait sens.
Tout comme savoir douter est un atout, je vous en avais parlé dans cet article, ne pas faire le chien de voiture, celui qui fait toujours oui de la tête, lorsque l’orateur dit « C’est l’évidence même » est une preuve d’humilité et une vraie force.
Seul le doute fait avancer à la fois individuellement, mais aussi le groupe. Il est important de savoir nier ce qui est clair pour tout le monde. Vous vous rendrez ainsi compte que ce qui semblait clair pour tout le monde était en fait confus.
En effet, si vous demandez à chacun d’expliquer une évidence, vous risquez d’avoir autant d’explications que de personnes présentes. Ceci est souvent le cas dans les milieux utilisant les acronymes, où très souvent, la signification même de l’acronyme est tombée dans l’oubli commun.
Pour autant, se méfier de toutes les évidences, a de quoi surprendre puisque les deux termes ont des sens qui s’opposent. Naturellement, ne jamais croire à ce qui va de soi serait pathologique, mais exprimer son incompréhension est autre chose.
Néanmoins, il est bon de savoir analyser à posteriori le résultat de ce qui était évident. Prenons un exemple qui va vous parler : le résultat de la finale de la coupe du monde de football 2018 était une évidence pour les spécialistes qui aujourd’hui, comme en 1998 vous en expliquerons les raisons. Ce qui en diminue la valeur est qu’ils sont capables d’expliquer l’évidence avec un résultat inverse.
Au final, chacun d’entre nous a ses évidences et ses vérités. Les évidences communes, comprises et partagées sont celles qui constituent le socle d’une relation privée ou professionnelle. En ne laissant pas la place aux malentendus, nous évitions les incompréhensions, souvent synonymes de désillusions.