« Dommage d’avoir un Leica Q, et d’utiliser le mode automatique… » Une affirmation, respectable, condescendante, peut-être, appartenant à un autre siècle certainement. En 2018, le fonctionnement en mode manuel est-il comparable au temps, révolu, où nous appelions une opératrice pour obtenir un numéro de téléphone.

couverture lundi soleil jaune sunny monday yellow

Choisir son mode photo

Possédant un Leica Q, cette affirmation m’a fait sourire, et surtout réfléchir à la difficulté que nous pouvons avoir à accepter les changements ou les évolutions technologiques. Le photographe professionnel, ou pas, n’imagine pas un seul instant, que derrière le choix d’un réglage sur A comme automatique se cache, une multitude de possibilités, et que, en 2018, nous sommes le mode automatique n’a plus rien à voir avec celui des « instamatic ».

Alors, « comme on ne discute pas avec une brouette, mais qu’on la pousse », voici pour vous, lectrices et lecteurs, mon regard sur le mode automatique d’aujourd’hui. Pour que le contexte soit posé, mes prises de vues, à 90 %, ont vocation à être publiées sur le web, et non faire des tirages papiers.

 

Le 100 % automatique a ses atouts

Lorsque j’ai envie de prises de vue rapide, sur l’instant, je n’hésite pas un seul instant à utiliser le mode 100 % automatique.

En effet, avec choix assumé, l'exposition va être gérée par le réglage automatique de la vitesse d'obturation et le réglage automatique du diaphragme. Pour mémoire, le choix de la vitesse et choix de l’ouverture sont les deux paramètres fondamentaux qui déterminent l’exposition.

Au final, je l’utilise lorsque je sais que le contexte de la photo peut être considéré comme normal, c'est-à-dire que nous ne sommes pas dans une plage extrême ou les limites du mode seraient atteintes. La connaissance de son matériel joue alors beaucoup, souvent plus que les caractéristiques techniques.

L’avantage indéniable, est de pouvoir alors se consacrer au cadrage, élément qui pour moi est celui qui fait la réelle différence, plus que le statut professionnel, ou pas.

marguerite blanche petale coeur jaune

 

Mode automatique avec priorité diaphragme

Le mode automatique avec priorité diaphragme gère automatiquement l'exposition en fonction du diaphragme présélectionne manuellement, c'est-à-dire que vous choisissez la quantité de lumière que vous souhaitez laisser passer. Pour mémoire plus le chiffre est grand, moins vous laissez passer de lumière. Ce mode est celui de ma jeunesse, le seul qui équipait mon Nikon FE, au temps de l’argentique.

Par voie de conséquence, il est particulièrement opportun de le choisir pour les prises de vue pour lesquelles la zone de netteté, en langage professionnel la profondeur de champ, constitue l'élément, qui pour vous, va être déterminant dans la composition de votre photo.

De plus, vous pouvez utiliser le mode automatique avec priorité diaphragme, pour des portraits ou des paysages. Il va vous permettre en ouvrant le diaphragme, petit chiffre, de limiter la zone de netteté, et ainsi faire jaillir le portrait de l’arrière-plan. Ceci, bien sûr, si votre message photographique est l’expression de la personne photographiée.

A contrario, et la photo de paysage est certainement l’exemple le plus parlant, si vous voulez que du premier plan  à l’arrière-plan votre photo soit nette, vous devrez choisir une valeur élevée, et donc si vous avez suivi, laisser passer peu de lumière.

pavot californie jaine fond vert

 

Mode automatique avec priorité vitesse

La vitesse d’obturation va déterminer le temps où vous allez laisser passer la lumière. Au 1/250 de seconde, le temps d’obturation sera plus court qu’au 1/50 de seconde. Le mode automatique avec priorité vitesse  va gérer automatiquement l'exposition en fonction de la vitesse, c'est-à-dire le  temps d'obturation, que vous aurez présélectionnée manuellement. Encore une fois, il ya du manuel dans l’automatique…

Pour savoir quand utiliser ce mode, c’est très simple. La vitesse est synonyme de mouvement ou de déplacement. Par conséquent,  il va être est particulièrement recommandé pour vos prises de vue, où le, ou les sujets, sont en mouvement et où vous voulez que la netteté du mouvement soit le critère de composition de votre photo.

Naturellement, c’est le mode qui va convenir à des photos de sport, mais aussi, à immortaliser les premiers pas d’un enfant, le décollage d’un avion ou  un défilé de carnaval par exemple.

Plus la vitesse d’obturation sera élevée (1/1000 de seconde) plus vous allez figer l’instant, et en quelque sorte, immobiliser le mouvement.

Souvent, j’aime que le mouvement soit ressenti, avec un effet de léger flou sur le déplacement. Pour cela, il faut réduire la vitesse, mais très souvent, vous n’allez avoir droit qu’à un seul essai. Alors c’est un exercice qui peut faire l’objet d’une sortie photo, où vous allez, par exemple, photographier les voitures qui passent avec cette volonté d’exprimer du dynamisme.

 

Juin en mode ciel

Loin de moi l’idée de jeter la pierre aux photographes professionnels, ou pas, qui travaillent exclusivement en mode manuel. Mon propos, est simplement de rappeler que nous sommes en 2018, et que le choix du mode automatique, qui comme nous l’avons vu comporte aussi du manuel, fait pleinement sens.

lundi soleil juin ciel

D’ailleurs, pour notre défi photo, Lundi Soleil (retrouvez toutes les explications de l’édition 2018) où le ciel sera à l’honneur au mois de juin, serez-vous en mode manuel ou en automatique ?