Esprit toujours en quête de découverte « fendre le cœur » découvert dans l’espace public nantais  a inspiré le premier article sur Magrite chez Bernieshoot.  Cette interview va permettre d’en savoir plus sur Magrite avec un seul « t ».

les pieds dans le plat - Landreau, Nantes - Magrite

les pieds dans le plat - Landreau, Nantes - Magrite

Magrite

Votre nom d’artiste

Bonjour Magrite, pour commencer pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre nom d’artiste?

Bonjour Bernieshoot, j’ai choisi de signer mes travaux en tant que Magrite afin de protéger mon identité et de faire la part entre ma vie personnelle et ma « vie d’artiste ».

Je n’ai pas voulu mélanger ces deux identités car je voulais garder une distance et un point de vue extérieur quant à la réaction de mes passants. Mais ce n’est pas un nom sans rapport avec mon histoire puisqu’il s’agit d’un surnom que l’on me donne.

Ce pseudonyme peut porter à confusion avec René Magritte (avec deux « t ») le célèbre peintre surréaliste belge. En effet il fait partie des artistes qui m’inspirent et qui ont eu une incidence sur mes travaux

Je n’ai pas la prétention de me mesurer à un tel artiste et je n etiens pas à le remplacer ou me comparer à lui.

C’est au travers de « la tête dans les nuages » que je lui fais un clin d’œil puisqu’on peut rapprocher mon personnage à l’un des protagonistes typiques des peintures de Magritte (cf. : le Fils de l’homme, 1964 et L’homme au chapeau melon, 1964).

La tête dans les nuages - rue du Tertre, Le mans - Magrite

La tête dans les nuages – rue du Tertre, Le mans – Magrite

Idiotismes

Quel est la démarche qui vous amène aux idiotismes?

J’ai toujours aimé joué sur les mots. La langue française étant très riche d’expressions idiomatiques je trouvais intéressant de travailler des expressions connues de tous et de les interpréter différemment.

C’est au cours de discussions et de lectures où sont mis en situation les idiotismes que je trouve l’inspiration.

Laissant complètement recours à mon imaginaire, je dessine les images qui me viennent en tête aussi saugrenues soient-elles.

L’avantage de ce projet est qu’il existe une infinité d’expressions m’offrant la possibilité de créer de nombreux idiotismes.

Avoir un poil dans la main - rue hamon, Caen - Magrite

Avoir un poil dans la main – rue hamon, Caen – Magrite

Un peu plus sur MAGRITE

De l’expression à votre création quelles sont les étapes de vos créations artistiques ?

Une fois l’expression en tête, je croque et fais des recherches sur l’idiotisme en question. Dès que tous ces croquis sont réalisés, je sélectionne l’illustration finale que je redessine et numérise pour avoir un modèle multipliable et agrandissable à l’infini.

L’étape suivante consiste à reproduire l’idiotisme dans le format souhaité et d’aller le coller dans un endroit accessible et qui me plait.

 

La rue est-elle la plus belle galerie ?

Je n’aurais pas pu rêver mieux ! C’est une galerie à ciel ouvert, accessible à tous, on peut y voir différents artistes de tout genre s’y produire sur toute sorte de supports.

Toul le monde peut exposer en s’appropriant l’espace urbain, la ville se voit transformée en un immense terrain de jeu où chacun y projette ses désirs, ses opinions, ses engagements …Et nous aide à voir différemment le milieu qui nous entoure.

N’importe quel mur peut devenir une toile en dépit du contexte non-artistique dans lequel il se trouve.

Ces œuvres ne sont pas faites pour durer dans le temps mais elles arrivent tout de même à marquer durablement les esprits des passants.

 

Quels vont être vos prochaines démarches artistiques ?

J’ai énormément de projets à venir mais il est parfois compliqué de concilier ma vie « personnelle » avec mes travaux.

Cependant, j’aimerais pouvoir passer plus de temps dans mon projet de street art mais je ne pense pas pouvoir en faire un plan de carrière.

Je voudrais néanmoins passer à des impressions en sérigraphie. Cela me permettrait d’améliorer la qualité des impressions et une meilleure durabilité. En outre, elle me permettrait de travailler sur différents supports.

J’aime travailler sur plusieurs médiums, je suis actuellement en plein  travail sur des volumes à venir coller sur des murs comme je l’ai fait pour « les murs ont des oreilles ».

Les murs ont des oreilles - les nefs, Nantes - Magrite

Les murs ont des oreilles – les nefs, Nantes – Magrite

Bio :

Passionnée d’art depuis de nombreuses années je me suis lancée début 2015 dans un projet de street art visant à créer un lien tout particulier avec les passants. J’essaie de saisir le regard par l’intrusion d’images ludiques dans l’espace public pour permettre aux personnes d’avoir une vision sur les décors qui les entoure au quotidien et ainsi, de les amuser.

Mon but est de divertir les plus petits comme les plus grands en les emmenant à interagir avec l’art de la rue.

C’est important pour moi de souligner le fait que je ne cherche pas à revendiquer ou exprimer une quelconque opinion. Ma seule ambition est de continuer de faire évoluer les mentalités et montrer que le street art et les graffitis ne sont pas faits pour dégrader les rues mais au contraire, de les animer et de les différencier, de leur donner une identité.

Je remercie Magrite d’avoir pris le temps de répondre à mes questions qui je l’espère vous auront permis de connaitre mieux cette artiste.

Fendre le coeur - Magrite

Fendre le coeur – Magrite

Vos idiotismes

  • Pourriez-vous nous citer un idiotisme ?
  • Etes-vous sensible au street art qui vous entoure ?
  • Donner une identité ludique aux espaces publics est-il source de positif ?