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Bréhat, mon amour

Après des années dans la formation pour enseignants, Christiane Laborde s’est consacrée à l’écriture de contes et de romans pour la jeunesse.  Son dernier roman : « Bréhat, mon amour » est sorti en mars 2018 aux Editions Ramsay

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Aquarelle de Michèle Wauquier

Bréhat, mon amour : Nouveau printemps pour Elaïa

Bréhat, mon amour, de Christiane Laborde, que je viens de lire avec bonheur, est d’abord une romance, un roman sentimental, genre longtemps décrié, moqué parfois, qui semble aujourd’hui revenir en grâce et toucher le cœur de nombreux lecteurs.

C’est tant mieux, la romance s’inscrivant dans une grande tradition illustrée par Jane Austen et son maître-livre : Orgueil et Préjugés.

Là, dans Bréhat, mon amour, nous renouons avec le monde des sentiments, la vacance du cœur, avec d’autant plus de plaisir que l’envoûtante romancière nous entraîne dans le sillage de sa plume, hypnotique et combien poétique. On s’embarque pour Bréhat qui semble ressembler à l’héroïne, Elaïa (hirondelle en basque), censée porter et annoncer un imminent printemps.

Un printemps qui changera sa vie, (mais ça, elle l’ignore encore) et que découvre peu à peu le lecteur, qui finira par sortir de ce livre charmé, au sens où la jeune Gwenn l’entend dans le roman… Ainsi, une fois arrivés sur l’île, nous suivons Elaïa dans ses pérégrinations, jeune trentenaire qui, quoique décidée à faire une pause, tombera bientôt dans les filets d’une autre vie et dans ceux de l’amour.

Mais avant de rencontrer Malo, personnage fort et séduisant que toute lectrice aimerait, j’imagine, approcher de plus près, il paraît qu’elle doive suivre un chemin initiatique, un peu comme Ulysse revenant à Ithaque, un parcours semé de multiples rencontres, toutes exemplaires et signifiantes : Yann, le pêcheur, une légende à lui seul, Gwenn la fée, Margaut … d’autres encore, autant d’étapes qui lui donneront la conscience, les clés de sa propre renaissance…

J’allais oublier, ce qui aurait été dommage : Bréhat, mon amour est d’abord, surtout, servi par une écriture aux entrelacs paisibles, aussi sinueux et charmeurs que les sentes de l’île, aux descriptions superbes mettant en scène cette île cernée par l’entêtant ressac, peuplée par les oiseaux de mer, hymne vibrant à la nature porté par un style de belle tenue, invitant très souvent à la contemplation et à la rêverie. Un livre sensuel, goûteux et odorant, à la manière d’une Colette bretonne.

Alors, le livre refermé, encore songeur, on se demande si, à l’instar d’Elaïa, Christiane Laborde ne serait pas elle-même une île.

Une chronique signée Yves Carchon écrivain, auteur de « Riquet m’a tuer » et de « Vieux démons« 

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Bernie
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4 commentaires

  1. Une critique sympa loin du cliché « fleur bleue », avec un soupçon de magie peut-être et une belle héroïne géographique l’île de Bréhat elle-même.

  2. C’ est mieux qu’ Arlequin qui avait un peu bêtifié le genre, et je ne soute pas que ce roman nous réconcilie avec lui.
    Bonne journée Bernie

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